"Tchitcho"
"Tchitcho" est une création de Lisa Tonelli et Emeline Marcour
Mise scène par Emeline Marcour.
Avec Lisa Tonelli et Daniele Bianco
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Les premières représentations ont eu lieu au Centre Culturel de Jette , L'Armillaire les 18 et 18 Avril 2019 et au Centre Culturel Marius Staquet de Mouscron les 22 et 23 Janvier 2020.
Nous voulons dès présent à rendre "Tchitcho" visible et cherchons à vous concocter une petite tournée belge.
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"Aujourd’hui Mélanie a décidé d’organiser une cérémonie commémorative pour célébrer son défunt Nonno:Antonio Cutillo. Cet homme qui a quitté son Italie natale pour descendre dans une mine de Marchienne-au-Pont. Mélanie est née à Charleroi au milieu de centaines d’autres « Tchitcho ». Elle a grandi entre l’odeur de la sauce tomate mijotée et celle de la graisse à frites. De son pays d’origine elle sait ce qu’on lui en a dit, que c’était « le plus beau du monde ». Ce qu’elle connaît de ce pays est une mosaïque de souvenirs personnels, de légendes familiales et d’images entendues et caricaturales issues d’une vision mainstream de l’Italie.
L’italien elle ne le parle pas vraiment mais, elle en est certaine, un lien puissant et intense la relie à cette terre de soleil et d’huile d’olive. Elle a le sentiment que cette légère tristesse qui s’empare d’elle ici trouverait peut-être du réconfort là-bas dans sa terre natale.
Cette image d’Epinal en vert, blanc, rouge est aussi un cauchemar, un magma inquiétant fait de chimères et de démons, un douloureux voyages dans les tréfonds de son identité. Ce monde fantasmagorique accompagne Mélanie au quotidien, et parfois, il déborde sur le réel.
Au fur et à mesure de la cérémonie, Mélanie et le public plongent dans ce cauchemar initiatique et la réalité se fait plus discrète que le délire.
Antonio, lui, a quitté son pays par idéalisme croyant vivre un exode salvateur qui ferait de lui quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus riche, de plus beau, de plus respecté.
Ce que Mélanie cherche à sa manière dans ce qu’elle appelle ses racines, lui le cherchait en fuyant son pays. Aujourd’hui il assiste impuissant au spectacle dramatique de sa descendance. Lui qui voulait que sa petite fille fasse de grandes choses, constate les mêmes angoisses que celles qui le hantaient. Alors à quoi cela a-t-il bien pu servir ?"
« Tchitcho » explore les fantasmes que les descendants d’immigrés peuvent nourrir, les représentations déformées d’un pays dont ils ne connaissent finalement que l’image exportée. Qu’appelons-nous « chez-nous » ? Quelle importance décidons-nous de donner aux territoires dont nous sommes issus ? Quelle influence cela peut bien avoir dans la construction de notre identité ? Que voulons-nous laisser de nous à notre descendance ? Voilà ce que « Tchitcho » se propose de déconstruire en plongeant allègrement dans les stéréotypes de toute une génération née « ici » en rêvant « de là-bas ».
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